15_Abydos
Gueule de bois
Sans avoir conscience de ce qui a bien pu se passer avant, les PJ se retrouvent dans une toute petite pièce, moins de deux mètres carrés de surface, en proie à de terribles courbatures ainsi que de céphalées carabinées. Alors que deux portes métalliques s'effacent dans les murs, ils sont soudain bousculés. Une quatrième personne qui était présente avec eux jaillit à l'extérieur dans un long couloir à la moquette épaisse.
Ils reconnaissent Nesméiäna, horriblement mutilée, qui au bout d'une course aussi courte que chaotique, disparaît derrière l'une des nombreuses doubles-portes réparties tous les trois mètres de ce si long couloir, des deux côtés.
Un bruit désagréable agresse l'ouïe des personnages qui, se trouvant dans le couloir et récupérant peu à peu de leur état d'hébétement, ne peuvent qu'assister impuissants à la condamnation de toutes les portes par des grilles en métal ouvragé tombant avec fracas.
Dans les Couloirs
Un drôle de personnage à la mise de groom et au visage de crapaud fait alors son apparition, surpris par la vision des personnages, il porte un sifflet à sa bouche puis souffle dedans jusqu'à en faire gonfler son cou de manière grotesque. Deux énormes humanoïdes armés de matraques ne tardent pas à débouler et à prendre en chasse des PJ déjà en plein élan.
Géralt ouvre ses sens au Chaos et guide ses deux compagnons vers une sortie possible. Les deux mastodontes sont semés. Au moment où les aventuriers aperçoivent la fenêtre salvatrice au fond d'un couloir en cul de sac, les deux Rafleurs sortent d'une porte latérale juste devant eux, leur barrant le chemin.
Darya se concentre sur son art, Gopko s'interpose, Geralt enfile le gant d'Ambarinal, mais au moment de le faire, se rend compte de son erreur et glisse par dessus, aussitôt, son gant en cuir. Si les premières esquives de Gopko se révèlent élégantes et efficaces, il réalise tout aussi rapidement son erreur. Son corps inanimé vole dans les airs, à l'initiative de la tête à laquelle une matraque a donné une belle impulsion, puis rencontre le mur du couloir avec un bruit mat. Symétriquement, Geralt s'écrase de la même manière du côté opposé. Aucun témoin ne dira ce qui est arrivé à Darya.
Les Confesseurs
Chacun se réveille attaché, les bras en hauteur, au mur brut d'une petite pièce à la propreté discutable où discutent tranquillement deux personnages bien différents, l'un assis à une modeste table sur laquelle se trouve de quoi écrire, l'autre, massif, debout, attendant auprès d'un râtelier d'outils de torture. Aucun n'est humain.
Lorsque Darya annonce qu'ils viennent de la Terre, les interrogatoires tournent court. L'un des Confesseurs, promettant pots-de-vin et indiquant que l'influence d'Elméüs et de ses serviteurs étant grandissante, il serait bon de court-circuiter la procédure habituelle et de faire partir rapidement les personnages vers le Bagne Sélène d'Abydos, convainc ses homologues d'accélérer le transfert. Un membre de la Guilde des Répartiteurs est contacté, il ne tarde pas à prendre les PJ en charge. Embarquement immédiat
Fers aux mains et aux pieds, sous bonne escorte, les personnages traversent de nombreux couloirs, passent de nombreuses fois par des pièces dans lesquelles tout le monde patiente quelques instants et, à chaque fois, une courte sensation de vertige est ressentie.
Ils débouchent alors sur ce qui semble être le sommet d'une structure gigantesque, aussi grande qu'une petite ville, mais qui n'est en fait que le « toit » d'un bâtiment monstrueux, surplombant à une hauteur impensable une ville tentaculaire dont on peut apercevoir les multitudes de lumières très loin en contre-bas. On les dirige vers une large structure en hauteur où, dans une grande pièce aveugle, sanglés sur des sièges, ils se tasseront sur eux-mêmes comme si un géant invisible les écrasait de tout son poids pendant de très longues minutes, peut-être une demi heure, avant de subir le phénomène inverse. Sans les sangles, ils se seraient sans doute écrasés au plafond.
Vers l'infini et au-delà
Lorsque les portes de la pièce s'effacent dans les murs, ils sont aussitôt conduits à travers des couloirs à l'architecture nouvelle, sans angles aigus, en matériaux ressemblant à du métal et de l'ivoire. Lorsqu'ils traversent un passage courbe ouvert sur l'extérieur, le paysage qui s'offre à leurs yeux les laisse bouches bées. Seule une paroi convexe d'un verre sans défaut les sépare du vide stellaire où brillent mille étoiles colorées par quelques nébuleuses. Plus loin, ils accéderont à un énorme hangar grouillant de personnels bigarrés s'affairant autour de Nefs des Etoiles aux allures étranges et variées.
Le capitaine du vaisseau qui doit convoyer les PJ, un Déchu, négocie son départ prématuré par une prime augmentée de la part de la Guilde des Répartiteurs. Il mettra les choses au point de façon laconique quant au comportement qu'il attend de la part de ses « passagers ». Ils se trouveront sanglés à fond de cale avec une dizaine d'autres infortunés de toutes races.
Un voyage sans accroc
Ne pouvant rien faire d'autre que papoter, les PJ ne tuent personne et tentent de recueillir un maximum de renseignements. Ils se rendent rapidement compte que tout le monde ou presque déteste les humains parce qu'ils ne respectent rien, pas même les dieux, et parce qu'ils sont les frères et sœurs d'Ambarinal le Maudit.
Parmi leurs compagnons de voyage, seule Weina, condamnée pour hérésie en tant qu'Archiviste est moins bien considérée que les PJ. Elle semble s'intéresser de près à l'histoire des personnages, tout comme Cynir, identifié comme un démon extérieur et Hyval, un contrebandier Wen qui affirme son attachement à la race humaine qu'il connaît par les Marchombres et le Peuple de l'Exil.
Les PJ apprennent que leur destination est le Bagne Sélène, un établissement pénitentiaire basé sur une lune d'Abydos, une planète sous la houlette directe et exclusive d'Elméüs et de ses séides.
Le Bagne Sélène
Les PJ débarquent sur une plate-forme dans un secteur sécurisé par des gardes d'Apophis en armure. Autour d'eux, tout, hormis le complexe à l'architecture techno-égytienne, n'est que désolation. Les roches anthracites grises et déchiquetées sont balayées par un vent poussiéreux particulièrement désagréable. Ré-embarqués dans un véhicule massif équipé de huit roues aussi hautes qu'un homme, ils sont à nouveau extirpés à l'air libre après une vingtaine de minutes à être ballottés violemment. Une immense pyramide sombre écrase une très large place carrée bordée également de deux bâtiments rectangulaires et d'un temple à la gloire d'Elméüs-Rê. Apophis, le seigneur des lieu, accompagné de sa garde d'élite et d'un prêtre, accueille les nouveau venus.
Tous sont appelés à se racheter en travaillant au bagne pour le plus grand service d'Elméüs-Rê. La seule façon de sortir avec honneur du bagne est de se convertir pour devenir un Medjaï, un glorieux combattant des forces d'Elméüs-Rê, qui participera au jihad universel afin de renverser les fausses idoles qui tiennent en esclavages les peuples ignorants.
Si un bagnard manque au règlement, il sera puni ainsi qu'un certain nombre de ses camarades pris au hasard. Ceux qui mourront au bagne, par épuisement, de la main des gardes ou des détenus, deviendront, par le pouvoir d'Apophis, des Horreurs Nocturnes. L'une de ces créature leur est présentée. Elles errent à la surface de la lune sans autre but que le carnage. Les complexes du bagne en sont protégés par un système de clôture et d'obélisques.
Dès le lendemain, les PJ iront dans les mines extraire le précieux sélénium envoyé sur Abydos et qui servira à pourvoir les forces d'Elméüs-Rê.
Apophys
Les personnages ont l'honneur d'un « entretien privé » dans la pyramide d'Apophys, en son auguste présence. Le « dieu » semble connaître la Terre mais de façon assez fragmentaire. Les personnages, une fois de plus, seront quelque peu malmenés. On fait ingérer de force une petite créature molle et visqueuse, plus ou moins arachnéïde en la dissuadant d'utiliser de quelconques forces magiques.
Sekhmet-Douat
Le travail se révèle vite pénible. Guidé par l'un des matons, les personnages se retrouvent pris dans une embuscade par Sekhmet-Douat, un nomarque fraîchement déchu, et quelques uns de ses fidèles. Avant que le chef n'ai pu s'exprimer les PJ l'agressent et prennent le dessus, le laissant grièvement blessé sur le sol de la galerie. En apprenant l'événement, beaucoup éviteront de trop se frotter aux nouveaux venus.